Suivi personnalisé

Installée en Camargue, Dany Lahaye élève depuis 1982, des pur-sang lusitaniens de grande qualité, alliant force, fonctionnalité, sensibilité et très bon mental. Fidèle disciple du Maître Nuno Oliveira, elle dresse elle-même les chevaux de son élevage, et propose un « suivi personnalisé », une formule originale qui participe au succès de l’élevage.
Lumière sur une éleveuse et écuyère passionnée au service du dressage.

Passegio Menezes
Olimpico
Norio
Primoroso
Stage au Luxembourg
Stage suivi personnalisé

Laetitia Boulin-Néel : « Le suivi personnalisé », une expression peu commune dans le monde du cheval. Vous pouvez nous éclairer sur ce principe novateur ?

Dany Lahaye : Il s’agit d’aider, d’encadrer les clients qui m’achètent un cheval. Je propose un suivi à la carte, adapté aux compétences de mes clients, à qui j’essaie de trouver le cheval qui leur correspond. Ils peuvent me laisser leur poulain en pension jusqu’à la fin du débourrage. Ils peuvent ensuite, quand ils le souhaitent ou quand nécessaire, revenir suivre des stages avec leur cheval, ou me le confier au travail pour quelque temps.

L. B. : Qu’est-ce qui vous a poussé à développer un tel concept ?

D. L. : Avant tout, je me sens responsable des chevaux que je fais naître. Je les aime, et m’en séparer est un déchirement. Aussi, j’essaie à chaque fois que j’en vends un, de lui construire le meilleur avenir possible. Le suivre dans son évolution, surtout aux périodes délicates comme le débourrage, me permet de lui donner toutes les chances d’avoir un avenir serein.
D’autre part, par ce biais, je fais profiter à mes clients qui le souhaitent, de mon expérience, afin que le couple cavalier-cheval s’entende au mieux. On sait tous à quel point le débourrage et les premières années de travail constituent une étape clef dans la future vie du cheval. À plus forte raison chez le lusitanien, particulièrement sensible, et doué d’une mémoire d’éléphant !
Enfin, c’est aussi une manière, de continuer à transmettre l’équitation de Nuno Oliveira.

L. B. : Comment définiriez-vous les chevaux de votre élevage ?

D. L. : Bien qu’issus d’une vieille lignée, ils correspondent parfaitement aux critères actuels des chevaux de dressage.
Côté caractère, ils sont très équilibrés. Même s’ils ont gardé le sang bouillonnant du lusitanien, ils sont calmes, gérables. Ils affichent un moral de guerrier, un mental de compétiteur. Quant aux qualités physiques et morphologiques, je recherche surtout la force dans l’arrière-main, l’amplitude dans les allures, et des membres solides, afin d’obtenir des chevaux de dressage polyvalents, aussi bien aptes à travailler dans l’esprit de l’équitation de tradition française, faite de légèreté et de finesse, qu’à réussir brillamment dans les épreuves de compétition. Certains de mes chevaux se sont même fait remarquer à l’obstacle.

L. B. : À quand remonte votre élevage ?

D. L. : J’ai acheté ma première jument en 1981 ; ma première pouliche est née en 1982. Depuis, presque 250 poulains sont nés chez moi !

L. B. : Vous avez fondé votre élevage sur les bases d’une vieille lignée portugaise, du Dr José Menezes. Pourquoi un tel choix ?

D. L. : Le destin ? Je voulais me consacrer à l’enseignement de l’équitation de haute école, quand j’ai croisé la route des cinq dernières juments de l’élevage Menezes. À l’époque, la grande majorité des lusitaniens manquaient de force. Les chevaux du Dr José Menezes sortaient du lot. Vétérinaire et directeur du Haras national de Fonte Boa, José Menezes avait compris l’importance d’orienter sa sélection, en outre, sur la force, les membres et le caractère. Le Maître Nuno Oliveira appréciait particulièrement ses chevaux ; citons entre autres, Jabute, Levante, Invencivel, Impostor et Jasmin, qu’il a dressés, et que j’ai moi-même eu l’occasion de monter.

L. B. : Et pour les lignées paternelles ?

D. L. : Par chance, j’ai réussi aussi à récupérer les dernières lignées mâles Menezes. D’abord, les saillies d’Imperio ; en Belgique, qui m’ont donné notamment Duché, mon étalon, né en 1991. Puis les saillies d’Invencivel, grâce à Sue Oliveira. Enfin, j’ai acheté un petit-fils et un arrière petit-fils de Jabute, deux étalons de robe isabelle.

L. B. : Aujourd’hui, à combien se monte le cheptel « Dany Lahaye » ?

D. L. : J’ai presque une centaine de chevaux à l’élevage. Une vingtaine de poulinières, pour la plupart labellisées france dressage, leurs poulains et pouliches, et une vingtaine de chevaux au travail.

Interview recueillie par Laetitia Boulin-Néel en janvier 2007

Pour en savoir plus, visitez le site de Dany Lahaye.